Lettre au Roi lyrics
by Furax Barbarossa
[Paroles de "Lettre au Roi"]
[Intro : Scylla]
Mille fois je m'suis dit qu’il fallait qu'j't’écrive cette lettre, mille fois
T'imagines même pas tout c'que j'ai à dire dedans
Et l'pied, c'est qu'j'bloque, j’sais pas par où commencer
Tellement prévisible
[Couplet 1 : Scylla]
J’sais même pas pourquoi j'te parle, j’sais même pas pourquoi j'te crois
J't'écris ce soir, mais j’ai bien peur qu'aucun d'mes mots ne fasse le poids
J'vois l'vent souffler dans les palmiers, le jour est sur l'déclin
J'sais pas pourquoi, mais depuis qu'j'suis p'tit, j'me dеmande de quoi le vidе est plein
J'te vois dans presque tous les visages, dans chaque être et dans chaque chose
Une poussière qui danse, un nuage qui s'reflète dans une flaque d'eau
J't'ai crié : "Regarde-moi", mais, j'connais pas ton nom, ouais, j'étais aveuglé par ton ombre
J'sais même pas pourquoi j'te parle, j'sais même pas pourquoi j'te vois
J'sais pas pourquoi, mais à ce stade, est-ce que l'on parle encore de choix ?
Beaucoup d'entre eux m'traitent de borgne, de bâtard ou de faible
D'puis c'fameux soir d'automne, je crois pas, je sais
Beaucoup disent que tu n'es nulle part, mais t'ont-ils vraiment cherché ?
Vous pouvez tous me traiter d'fou, de bâtard, de faible
Depuis ce fameux jour, je crois pas, je sais
J'sais qu'j't'ai jamais vraiment vu, mais que tu as toujours été là
Même quand j'leur disais qu't'étais mort et que j'leur criais : "Aidez-moi"
Pendant vingt ans, j't'ai dénigré, et toi, t'es toujours resté près d'moi (Ouais)
Tu es l'unique et le seul vrai roi
J'sais pas par où commencer, toute cette histoire remonte trop loin
J't'ai vu la première fois dans les yeux bleu nuit de ma mère
Ça fait dix ans qu'elle t'a rejoint, depuis, c'est toi qui la remplaces
T'es ma matrice, mon confident, le seul devant qui j'pleure à terre
Aujourd'hui, ça fait vingt ans que j'suis sorti des limbes d'l'oubli
Depuis, chaque jour, je te supplie de faire de moi ton simple outil
Tu n'quittes plus aucun soupir, chaque jour, j'me retrouve cinq ou six fois l'front au sol pour que mon cœur n'ait plus jamais besoin d'sous-titres
Merci pour ce que tu y as mis, c'qui fait qu'en moi, la maison vibre
Mes enfants, ma chère épouse, les miens, ma foi, la raison d'vivre
Pardonne-moi si je chante trop souvent qu'j'ai mal au cœur
Pardonne-moi d'être trop ingrat, pardon d'pas être à la hauteur
Pourquoi d'puis qu'j'suis p'tit, j'ai b'soin d'm'immerger dans l'insondable ? Descendre dans l'abîme intérieur
Besoin d'te chercher pour te donner mon âme, même si elle t'appartient déjà
Qu'on m'demande pas pourquoi j'te parle, qu'on m'demande pas pourquoi j'te crois
J'sais pas pourquoi, mais à ce stade, j'crois pas qu'on parle encore de choix
Traitez-moi de fou, je vous parle de faits
Depuis ce fameux jour, je crois pas, je sais
[Couplet 2 : Furax Barbarossa]
Va falloir qu'j'me pose deux minutes, s'il vous plaît, ouais, pff, hmmpf
Va falloir qu'j'me pose deux minutes et que j'te parle
C'est pas que, quand on a l'cœur à l'envers qu'on dit les choses
Va falloir qu'j'me pose deux minutes, ici, quelque part
Enfin, j'sais pas, paraît qu'faut taper sur le fer quand il est chaud
Alors, la vérité, j'sais pas par quoi commencer
J'vais t'livrer des faits, sans effet, pourquoi romancer ?
J'pourrais t'raconter de tout, les aléas, les anciennes histoires, mais c'est tout, là, je vais aller à l'essentiel
Je n'suis pas le meilleur, le plus croyant, ni d'ailleurs le plus voyant, mais quand j'épouse le sol, j'oublie mes frayeurs, c'est foudroyant
Tu sais, j'étais peut-être pas sans talent, mais doutant, sans allant
C'genre de chien sans maître qui aboie tout en s'en allant
J'vais pas t'mentir, j'ai écrit des chansons sur mon incertitude
Quand l'azerty tue, y a deux trois verres et deux trois frères titubent
La religion a pris des coups d'rancœur, des coups d'balayette
Mais Amin m'a dit : "Frérot, écoute ton cœur, n'écoute pas les hyènes"
Ah ouais, je l'ai cru, puis je t'ai cru, je te crois, ouais
Ouais, j'te crois, c'est dans chaque rue que j'te croise
Pourquoi le vent va dans ce sens ? Pourquoi les arbres ?
Pourquoi le sang, pourquoi les armes ? Putain
J'ai eu besoin de toi, hier, dans ce virage, feux de détresse
Quand la misère sous mon visage faisait des treize
T'as versé sur ma terre combien d'tes verres de larmes ?
Pourquoi je te casse la tête ? Je sens bien que j't'emmerde, là
Faudrait que j'te parle en silence, langage des signes
Sur cette musique lancinante, j'en cache des "si"
Et si j'avais fait ci et ça, si l'mal a laissé six messages
C'est pour me dire qu'y a pas qu'mes mains, qu'ma poésie aussi est sale
Pardon, mais j'en ai vu s'toucher sur mes réf'
Hein, comme ton putain d'soleil se couchait sur mes rêves
Désolé, je voulais pas juste te dire que sans aide, sans elle, je n's'rais jamais sorti d'sous l'épave
Alors, merci à toi de l'avoir mise sur mon trajet
Merci à toi d'avoir fait d'elle l'étoile de mon ciel ombragé
Je dis merci pour ma reine et, même si le guerrier souffre, je jure que j'la ferai s'marrer, ouais, jusqu'à mon dernier souffle
Laisse-moi profiter d'ma douce fille avant de m'rappeler
Laisse-moi la regarder kiffer ce petit être brillant
Puisque maintenant tout se vide, maintenant, rattrape-les
Tous ces mots qu'j'ai lâchés ou j'assemblerai ces lettres en priant (Priant, priant, priant, priant, priant)
Amin